Elisa
Raquel
Date et lieu de naissance : née le 24 septembre 1991 à Lisbonne.
Situation familiale : en couple.
Métier avant l’exil : coiffeuse dans un salon de coiffure.
Métier après l’exil : babysitter, dame de ménage (…)
Date de l’exil : 20 mai 2012
Lieu de départ /arrivée : Braga (Portugal) ; Paris (France).
Pourquoi est-elle partie ? Elle n’avait plus assez d’argent pour
rester au Portugal.
Comment a-t-elle voyagé ? Elle a voyagé en car.
Où est-elle arrivée ? Elle est arrivée à Paris, en France.
20 mai 2012
Il est actuellement 8h20, plus
exactement 8h23. Mon autobus pour la France est dans environ une
heure.
Je ne réalise pas encore que je vais quitter mon pays natale, le Portugal,
ainsi que mon petit ami, Ruben, et une partie de ma famille.
Alors que je boucle ma valise, je repense aux raisons de mon départ.
C’était un mercredi après-midi, j’étais
allée chez le médecin car cela faisait plusieurs jours que je faisais des
malaises. Celui-ci m’avait expliqué que cela était dû à mon stress
permanent. Il m’avait alors prescrit un arrêt maladie. Et c’est cet arrêt
maladie qui allait signer la fin de ma vie au Portugal.
Je gagnais environ 480€ par mois lorsque je
travaillais en tant que coiffeuse dans un petit salon de coiffure et à la fin
du mois je n’avais plus rien. C’était très dur. Mais là, à cause de mon arrêt
maladie, ça allait devenir pire encore, je ne gagnerais plus que 130€ par mois.
Je ne pouvais donc plus continuer ainsi. Ma soeur m’a alors proposé d’allez
vivre à l’étranger, en banlieue parisienne où son mari était déjà installé.
Voilà pourquoi je pars aujourd’hui avec seulement 50€ en poche et des
dettes que je réglerais dès que possible.
Je suis sur la route depuis plus de 22
heures, je suis épuisée. Je n’ai malheureusement pas réussi à fermer l’œil du
trajet... J’étais terriblement angoissée à l’idée d’aller vivre dans un pays
dont la langue ainsi que les principes me sont totalement inconnus.
Cela fait maintenant presque trois semaines que
je suis en France, je travaille actuellement en tant que femme de ménage dans
un immeuble situé non loin de “mon” logement actuel. Les nuits dans le studio
où je loge avec le mari de ma sœur que je ne vois que très rarement sont rudes.
Je dors sur un matelas gonflable qui, durant la nuit, se dégonfle. Mes yeux
sont donc marqués par des cernes qui témoignent mon manque de sommeil. La bonne
nouvelle est que j’ai trouvé un travail pour mon petit ami, Ruben. Il devrait
donc bientôt me rejoindre ici.
En rentrant chez moi, je reçois un message de ma sœur me disant que je ne
peux plus rester chez son mari et que je suis dans l’obligation de quitter son
appartement dès maintenant. Mais pourquoi ?
Je comprends alors qu’elle a su, je ne sais par quel moyen, que Ruben
allait venir me rejoindre en France. Le problème c’est que ma famille déteste
Ruben. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ma famille ne l’accepte
pas... Je suis tout simplement dépitée.
Je prends alors toutes mes affaires, les larmes coulants le long de mes
joues et sors de l’appartement.
Voilà maintenant 2 heures que je suis assise
devant l’immeuble. Mes yeux sont gonflés par les larmes et j’y vois plus rien.
Alors que je lève légèrement la tête, je devine petit à petit mon ancienne
voisine de palier portugaise me regarder. Elle me propose alors de m’héberger
le temps que je trouve un logement. Après un moment d'hésitations, j’accepte.
Ruben est arrivé depuis maintenant deux
semaines. Nous avons réussi à dénicher un petit studio.
Pour le moment tout va pour le mieux malgré le fait qu’il nous est
difficile d’apprendre la langue française et de réellement s’intégrer dans ce
pays. Mais nous y arriverons, j’en suis certaine.
L’avenir nous appartient enfin.
Commentaires
Enregistrer un commentaire